Instinctivement, nous pourrions dire que le cadre thérapeutique est ce qui va venir border, soutenir, étayer les modalités d’une rencontre, entre un thérapeute et le(s) patient(s). Il est du rôle du thérapeute de proposer, de penser et de garantir le cadre thérapeutique.
Historiquement, c’est d’abord une notion issue de la pratique
psychanalytique, dans lequel le cadre analytique se défini comme les
modalités (lieu, fréquence, durée) des séances, la position des
personnes, le paiement des séances, les modalités d’intervention, la
confidentialité et la neutralité.
Explicité dès la première rencontre, quelque soit le type de thérapie
proposée, il devient de plus en plus implicite et intériorisé par le
patient au fil des séances.
D. Anzieu, en 1985, dans Le Moi-peau, compare le cadre thérapeutique à « un contenant maternel » . Garanti par le thérapeute, il a le rôle « d’une seconde peau psychique » dans lequel « les pensées du sujet peuvent se déployer ». Il insiste sur cette fonction enveloppante (mais non rigide) qui va permettre au patient et au thérapeute de se mettre dans cet disponibilité psychique réciproque.
Ce cadre diffère en fonction des méthodes et des références
théoriques du professionnel. Dans le modèle cognitivo-comportemental,
c’est tout autant le programme de remédiation explicité qui fait cadre,
que ce qui va se jouer au niveau relationnel entre le patient et son
thérapeute.
Dans une thérapie à médiation artistique, c’est l’objet créé, comme un
espace intermédiaire entre le patient et le thérapeute, qui fera partie
intégrante du cadre.
Au-delà du lieu et des modalités de rencontre, le cadre se situe dans les actes et les paroles émis d’une séance à une autre, dans ce qui est « même », malgré l’intensité et la teneur de ce qui peut se vivre dans cet espace-temps si particulier. Il permet de limiter tout débordement : passage à l’acte, agressivité, qui devront par ailleurs être questionné, du point de vue de la problématique du sujet.
Au même titre que le thérapeute lui-même, il représente une sorte de « béquille », sur lequel le sujet peut s’appuyer et se sentir accueilli dans sa parole et dans sa singularité.